Épidémiologie des leucémies : quelques repères

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Epidémiologie des leucémies : quelques repères

  A retenir :

Une enquête nationale réalisée en 2013 permet de retenir les points suivants :

 

 

En cancérologie, les quatre indicateurs les plus utilisés sont :

a)     l’incidence : c’est le nombre de nouveaux cas d’une maladie sur une période donnée. Par exemple, En 2012, le nombre de nouveaux cas de cancer (toutes formes confondues) en France métropolitaine est estimé à 355 000.

b)     la prévalence : il y a deux notions à connaitre. La prévalence correspond au nombre (ou à la proportion) de personnes atteintes ou ayant été atteintes d’une pathologie cancéreuse  et vivantes à une date donnée quelle  que soit l’antériorité du diagnostic. Par exemple, en France, le nombre de personnes de 15 ans ou plus en vie en 2008 et ayant eu un cancer au cours de leur vie est de l’ordre de 3 millions. La prévalence partielle  (à 1,3,5,10 ans) est également utilisée en cancérologie car elle permet de cibler à un temps donné, selon la durée de suivi, les patients en traitement initial (1an), sous surveillance (3ans), en rémission complète voire guéries (5 ans) et guéries (10 ans). Par exemple, la population de 15 ans et plus ayant présenté un premier cancer au cours des 5 dernières années et toujours en vie en 2008 est estimée à 1 million de personnes.

c)     la survie nette (survie que l’on observerait si le cancer était la seule cause de décès possible) en cancérologie s’exprime en pourcentage de personnes atteintes d’un cancer et encore en vie sur une période donnée. Par exemple, elle est de 93% à 10 ans pour le cancer du testicule. Elle varie considérablement selon la localisation cancéreuse et la période considérée (5 ans / 10ans).

d)     la mortalité : ellese définit comme le nombre de décès par cancer à un moment donné. Par exemple la mortalité par cancer (toutes formes confondues) en France en 2012 est estimée à  148 000 décès.

Les données estimées au plan national  peuvent  être affinée en fonction du sexe, de l’âge (< ou > à 15 ans / sujet âgé / adolescent..) et à un niveau infranational (régions / départements).

 Ils sont au nombre de trois principalement :

a)     Mesurer  l’état de santé,  l’efficacité globale de la médecine sur une pathologie en France et comparativement à d’autres pays  (exemple en 2012, on estime à 85-90% le taux de guérison en France des leucémies aigues lymphoblastiques chez l’enfant).

b)     Identifier les problèmes de santé et aider à la décision  pour planifier et mettre en place les actions de santé publique (exemple le dépistage du cancer du col de l’utérus ou du cancer du colon).

c)     Innover et développer la recherche en identifiant notamment les progrès les plus importants à accomplir.

Les limites sont, par exemple, qu’un taux de guérison estimé reflète les traitements d’il y a quelques années. On peut ainsi penser qu’avec les progrès constants de la médecine, le taux attendu de guérison à l’instant où l’on est pris en charge pour un cancer sera meilleur que celui reflétant les traitements antérieurs.

 a)     Les indicateurs épidémiologiques relatifs aux cancers (incidence, mortalité, survie, prévalence) sont issus de l’exploitation de plusieurs sources de données :

b)     Les données qui alimentent  les registres sont  issues des laboratoires et services d'hématologie, des laboratoires et services d’anatomie et de cytologie pathologiques, des départements de l’information médicale (DIM) des établissements de soins publics et privés, des échelons locaux des services médicaux de l’assurance maladie, des cliniciens généralistes et spécialistes.

c)     Enfin, pour faire des statistiques de santé publique, il faut être certain d’avoir collecté des données qui veulent bien dire la même chose. A cette fin, il existe une classification internationale proposée par l’OMS, régulièrement mise à jour, pour décrire les hémopathies malignes. C’est cette classification qui est utilisée largement à travers le monde par les médecins pour alimenter ces registres ou bases de données.

L’estimation nationale de l’incidence des cancers en France entre 1980 et 2012 à partir des registres des cancers du réseau Francim porte sur les hémopathies malignes. Elle a été menée par A. Monnereau A et coll en 2013 en collaboration avec le Réseau Francim, le Service de biostatistique des Hospices civils de Lyon (HCL), l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Institut national du cancer (INCa) avec pour objectif de publier, pour la première fois en France, les données d’incidence par sous-type d’hémopathies malignes. Ce choix a correspondu à l’évolution des connaissances, tant sur le plan étiologique que sur le plan clinique et pronostique de ces maladies considérées aujourd’hui comme distinctes.. Les résultats mentionnés ci-dessous ne concernent que les leucémies.

 

a)      Données d’incidence :

Type

Incidence 2012

% homme

Age médian homme

Age médian femme

Evolution 1980-2012

LAM

2791

50

71

71

+ 45% (1.5/an)

LAL

810
(356<15ans)

60

17

22

stable

LMC

807

59

62

64

stable

LLC

4464

60

71

73

+30% (1%/an)

 

b)     Données de prévalence

Elles sont limitées aux leucémies aigues (LA) et à la leucémie lymphoïde chronique (LLC)

>15ans

Prévalence partielle à 5 ans

Prévalence partielle à 10 ans

Prévalence Totale

LA

4755

7467

-

LLC

14358

22476

33969


c)     Données de survie

≥ 15 ans période 1989-2004

Survie nette à 5 ans (%)

Survie nette à 10 ans (%)

Survie nette à 10 ans (%)

Hommes

Femmes

Hommes

Femmes

15/45 ans

75 ans et +

LAM

19

20

15

18

-

-

LLC

75

78

52

59

70

41

 

 

d)     Données sur la mortalité

Elles ne sont disponibles que chez les enfants

< 15 ans – période 2000-2008

Survie nette à 5 ans (%)

LAL

90

LAM

60

 

D’apres l’étude réalisée par : le Réseau Francim, le  Service de Biostatistique des Hopitaux civils de Lyon, l’Institut de veille sanitaire ( InVS ) l’Institut national du cancer (INCa ) ,  2013.