Depuis la EHA 2019
Dr Milena Kohn, hématologue au Centre Hospitalier de Versailles, Le Chesnay
Le traitement de la LLC s’est complètement modifié depuis plusieurs années avec l’utilisation en routine de tests pronostiques (anomalies de p53, statut IGHV) et l’arrivée des thérapies ciblées.
En l’absence d’anomalies de p53, le traitement sera une immuno-chimiothérapie comportant un anticorps anti-CD20 (rituximab ou obinituzumab). En fonction de l’âge et des comorbidités du patient, le traitement sera le régime « RFC » (rituximab, fludarabine, cyclophosphamide) dont les effets indésirables principaux sont le risque d’infection et la baisse des différentes lignées sanguines (cytopénies) ; les alternatives pour les patients plus fragiles sont les combinaisons « obinituzumab-chlorambucil » ou « rituximab-bendamustine ».
La présence d’anomalies du gène p53 est désormais une indication à un traitement par ibrutinib (Imbruvica®) en première ligne, quel que soit l’âge du patient. Cet inhibiteur de Bruton tyrosine kinase est un traitement oral dont les principaux effets secondaires sont les saignements, la diarrhée, l’arythmie cardiaque et la survenue d’infections, ce qui nécessite une surveillance particulière.
Les combinaisons sans chimiothérapie de type ibrutinib ou venetoclax (Venclyxto®) seuls ou associés à un anticorps anti-CD20 (rituximab ou obinituzumab) sont de plus en plus proposées aux patients fragiles et/ou avec facteurs de mauvaise réponse à l’immuno-chimiothérapie classique (statut IGHV non muté). La principale problématique de ces traitements est leur tolérance, la durée d’administration (durée fixe ou jusqu’à progression) et leur coût.