La radiothérapie

La radiothérapie 

A retenir 

La radiothérapie est parfois associée aux chimiothérapies dans le traitement des leucémies :

  • Dans certaines greffes de moelle osseuse allogénique (cad une greffe issue d’un donneur) en association à une chimiothérapie intensive. Il s’agit en général d’une irradiation corporelle totale (ICT). Le terme « TBI » (total body irradiation) est souvent utilisé par les équipes médicales.
  • Dans certaines leucémies aiguës avec atteintes méningo-encéphaliques ou testiculaires. Il s’agit dans ces situations d’une radiothérapie localisée au site atteint.

Les techniques de radiothérapie sont de plus en plus précises, afin de cibler les rayons sur le site tumoral et d’épargner au maximum les tissus sains voisins. Cela permet d’en réduire les effets secondaires à long terme.

 

 

Ses indications

Le recours à la radiothérapie dans le traitement des leucémies a lieu dans les indications suivantes :

  • Avant greffe de moelle allogénique ou autologue, le « conditionnement » permet de détruire les cellules leucémiques résiduelles (effet anti-leucémique). Dans les greffes allogéniques, il permet de détruire la moelle du receveur (le patient) afin d’éviter le rejet de la moelle osseuse du donneur. Le conditionnement comprend parfois une irradiation corporelle totale (ICT ou TBI), souvent associée à une chimiothérapie intensive (14). Auparavant réalisée en une dose unique, l’ICT est  aujourd’hui réalisée par fractionnement sur plusieurs jours.
  • Dans la leucémie aiguë, elle est utilisée parfois pour atteindre des zones peu accessibles à la chimiothérapie (localisations méningo-encéphaliques et testiculaires par exemple) (14).
  • Plus rarement dans le traitement des localisations douloureuses de leucémies aiguës et de myélomes réfractaires aux traitements (14).

Les techniques de radiothérapie sont de plus en plus précises dans le but de focaliser les rayons sur la tumeur et d’épargner au maximum les tissus sains voisins. Cela permet d’en réduire les effets secondaires.

 

Ses effets secondaires 

Bien que de plus en plus précise et principalement dirigée sur les tissus malades, la radiothérapie  va souvent irradier à moindre dose les tissus sains environnants.

Deux types d’effets secondaires peuvent survenir. Des effets dits « aigus » apparaissant durant le traitement ou très précocement après, et des effets dits « tardifs » survenant plusieurs mois après la fin du traitement. On parle alors de « séquelles ».  

 

Les effets secondaires immédiats : généraux 

Problèmes de fertilité

  • Il est formellement contre-indiqué de débuter une grossesse pendant une radiothérapie. En effet, les rayons risquent de provoquer des malformations du fœtus. Il est conseillé d’attendre au moins 18 mois après la fin du traitement avant d’envisager une grossesse.
  • Si la patiente est enceinte au moment où le cancer est découvert ou avant le début de la radiothérapie, elle doit en informer le médecin.
  • Chez les adolescentes ou les jeunes femmes, il est possible de prélever des ovocytes avant le traitement et de les congeler en vue d’une grossesse ultérieure. On parle de conservation d’ovocytes. Cette possibilité doit être discutée avec le médecin.
  • Pour les hommes, il est conseillé de congeler du sperme avant une irradiation du corps entier ou de l’abdomen. Cette préservation du sperme se fait au Centre d’étude et de conservation du sperme (CECOS).

Réaction inflammatoire

  • Un gonflement de la région irradiée (encore appelé œdème) peut apparaître en cours de traitement. Il est le plus souvent modéré et rapidement réversible spontanément ou avec un traitement approprié.

Effets sur le sang

  • La plupart des radiothérapies localisées n’entraînent pas d’effets sur les cellules du sang (globules rouges, globules blancs, plaquettes). Ils sont cependant possibles dans certains cas, par exemple lors d’une radiothérapie très large du thorax, de l’abdomen et du pelvis, ou en cas d’irradiation d’une partie importante de la moelle osseuse. On observe alors une baisse de toutes les cellules du sang. Cet effet est néanmoins l’effet recherché dans les ICT (irradiation corporelle totale) utilisées comme conditionnement dans les greffes de cellules souches hématopoïétiques.

 

 

Les effets secondaires immédiats : spécifiques à la zone traitée

Au niveau de la peau

  • Les rayons provoquent parfois des réactions au niveau de la peau. Après deux semaines de traitement, la réaction la plus fréquente est une rougeur de la peau au niveau de la zone irradiée.
  • Cette rougeur, appelée érythème cutané, est semblable à un coup de soleil. Elle varie selon le type de peau. La peau se met ensuite desquamer et la rougeur disparaît.
  • Les techniques actuelles ont beaucoup réduit la fréquence et la gravité de ces réactions qui dépendent du type de rayons utilisé et de la zone traitée. Ces réactions restent plus fréquentes lors d’irradiations au niveau des seins, de la tête et du cou.

Afin de limiter l’apparition de cet érythème ou de diminuer son intensité, plusieurs recommandations sont formulées dans le guide sur la radiothérapie (www.e-cancer.fr). ll ne faut pas appliquer de crème sans en avoir parlé préalablement avec le radiothérapeute car certaines d’entre elles peuvent augmenter la toxicité des rayons.

Au niveau de la tête

  • Une radiothérapie au niveau de la tête ou du cerveau peut provoquer des maux de tête (céphalées), accompagnés parfois de nausées et de vomissements. Des médicaments adaptés, antalgiques, anti-oedémateux ou antiémétiques, sont prescrits pour les soulager.
  • Une radiothérapie de la tête s’accompagne d’une chute des cheveux, des cils et des sourcils. On parle d’alopécie. Elle est souvent progressive et commence 15 jours à trois semaines après la première séance de radiothérapie. Elle peut être définitive ou temporaire en fonction de la dose reçue. Lorsqu’elle est temporaire, les cheveux commencent à repousser environ huit semaines après la fin du traitement. Plusieurs mois sont nécessaires avant de retrouver la précédente chevelure. La couleur des cheveux change parfois. Si le port d’une perruque est souhaité pour améliorer la qualité de vie quotidienne, l’Institut National du Cancer qui a élaboré une Charte des droits du client et des devoirs du vendeur de perruques. Les adresses des boutiques qui ont signé cette charte de qualité sont disponibles auprès de Cancer info au 0810 810 821 (prix d’un appel local) ou sur www.e-cancer.fr.

 

Au niveau du thorax

  • L’œsophage et la trachée peuvent être irrités lors d’une radiothérapie du thorax. Une gêne pour manger et avaler peut se produire. Cette gêne apparaît souvent après deux semaines de traitement. Une toux sèche (trachéite) est également possible. Des pansements œsophagiens sous forme de sirop ou de gel à boire peuvent soulager ces symptômes.
  • Un pacemaker (ou stimulateur cardiaque) ne doit pas être irradié directement sans précaution ni avis préalable du cardiologue. Une surveillance médicale par électrocardiogramme pendant la séance d’irradiation peut être nécessaire, car l’irradiation peut d’altérer le fonctionnement de ces dispositifs.
  • Le port d’un cathéter de type chambre implantable n’est pas un obstacle à la radiothérapie du thorax.

Au niveau du ventre et du bas-ventre

  • L’irradiation de l’abdomen ou de la région du bassin peut irriter l’intestin, l’estomac ou le foie, provoquant des nausées, des vomissements ou de la diarrhée. Ces troubles peuvent apparaître dès la première semaine de traitement et persister pendant toute sa durée. Les nausées commencent souvent le soir ou le lendemain de la séance. Elles n’entraînent pas forcément de vomissements et ne durent généralement pas plus de quelques jours.
  • Des médicaments contre les vomissements (antiémétiques), peuvent être prescrits.  Si les diarrhées persistent plus d’une journée ou si elles sont accompagnées de fièvre ou de vomissements, il faut contacter son médecin traitant.

Au niveau du nez, de la bouche et de la gorge

  • Une radiothérapie peut provoquer une inflammation des muqueuses, notamment au niveau du nez, de la bouche, de la gorge. Des médicaments adaptés peuvent soulager. Une sonde nasogastrique  permet de soulager l’inflammation et de se réalimenter.

 

Les effets secondaires tardifs

Des effets secondaires dits « tardifs » peuvent apparaître plusieurs mois après la fin du traitement, voire plus tard. On parle aussi de complications ou de séquelles. Les effets secondaires tardifs varient en fonction de la localisation et du volume irradiés, de la dose délivrée, de la radiosensibilité individuelle du patient et de son âge. Les progrès des techniques d’irradiation les ont rendus moins fréquents.

La description des effets secondaires tardifs par zone figure dans le guide « Médecin traitant et patient en radiothérapie : conseils pratiques », disponible sur www.e-cancer.fr.

 

 

 
 
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